Le fonctionnement d' une saline/ Vue globale d'une saline
Les marais salants de Guérande (1800 hectares) sont alimentés en grande partie (les 2/3) par le traict du Croisic d’une surface d’environ 700 hectares et protégés par une digue empierrée d’une vingtaine de kilomètres.
De l’autre côté au sud, les marais salants sont alimentés par l’étier du Pouliguen qui se ramifie en plus petit canaux que l’on nomme «bondre» pour finir à la fin en «bondreaux» qui alimentent le fond du marais.
Ils peuvent faire plusieurs kilomètres de long. Tous ces étiers, bondres et bondreaux servent aussi à évacuer l’eau de pluie des salines et du coteau guérandais.
Voici ci-dessous le fonctionnement d’ une saline avec ses différents bassins.
La vasière est la réserve d’eau de la saline.
Elle doit contenir assez d’eau pour alimenter la saline durant quinze jours voire un mois selon le coefficient de marée, plus elle est éloignée de la mer plus elle est difficile à remplir. En effet il arrive régulièrement que les marées en été ne montent pas assez haut et assez longtemps pour remplir la vasière.
On y met entre 15 et 30 cm d’épaisseur d’eau ce qui correspond à l’évaporation pour 15 à 30 jours (on parle souvent d’un centimètre d’évaporation par jour de beau temps). Le rôle de la vasière est aussi de décanter l’eau de mer et de par sa faible épaisseur d’eau de commencer le processus d’évaporation.
La vasière est remplie à l’aide d’une trappe en bois (trappe de vasière) et devant celle-ci un bardeau (en argile) qui sert à retenir l’eau et définir le niveau.
Le taux de salinité est d’environ 30 g / litre et 18° C.
Toutes les salines n’ont pas de cobier.Il sert de bassin de décantation et à se débarrasser des algues et de différents vers, appelés «bigots», qui mangent la vase et peuvent détruire les ponts dans la saline.
La salinité est d’environ 50 g/litre à la sortie et 28° C.
La hauteur d’eau est d’environ 4 à 5 cm. Le cobier est alimenté en eau par la vasière par le biais d’un camladure, souvent un palis d’ardoise avec différentes tailles de trou fermés par des pinoches en bois. On règle le débit d’eau avec celle-ci selon l’évaporation de la journée.
Ce sont des bassins d’évaporation.
Ils peuvent être alimentés par un tour d’eau qui part du cobier ou de la vasière avec un réglage du débit d’eau (camladure) que le paludier va régler selon l’évaporation qu’il pense qu’il va y avoir dans la journée. L’eau va circuler dans différentes pièces d’eau par le biais de chicanes : ce sont les ponts.
Plus l’eau va circuler lentement plus elle va se concentrer en sel. Sur une saline de 20 œillets, l’eau mettra environ 2 jours pour parcourir l’ensemble des fares et arriver à l’aderne.
L’épaisseur d’eau y est faible, environ 2cm.
Les fares sont nettoyés au début du printemps.
La salinité en début de circuit est de 50 g / litre.
La température atteint environ 32°C à la fin du circuit pour 200 gr de sel/ litre.
Ce sont de grands bassins qui servent de réserve journalière pour alimenter les œillets.
L’épaisseur d’eau est de 2 à 5 cm et la salinité est assez élevée, environ 220-250 g de sel/litre.
Il faut savoir que le sel cristallise quand l’eau de mer est supérieure à 280gr de sel/litre, le paludier doit régler son débit d’eau pour que cela ne se produise que dans les œillets et non dans l’aderne d’où l’intérêt de savoir quelquefois refroidir l’eau dans les adernes afin d’éviter la cristallisation du sel dans l’aderne.
Ce sont de grand rectangle de 70 m² environ (7m x 10m).
Les ponts les plus longs ont en leur milieu une plateforme (appelée ‘ladure’) de 2,2 m de diamètre environ qui sert à récolter le gros sel. Le fond de l’œillet est légèrement bombé, il atteint 1,5 cm d’épaisseur d’eau à sa périphérie en moyenne.
C’est la fin du circuit là où est récolté le sel. Ils sont alimentés par l’aderne à l’aide d’un canal appelé « délivre ».
Chaque œillet à une ouverture sur le délivre fermée par une ardoise que l’on enlève chaque jour afin de rajouter l’équivalent d’eau évaporée dans la journée.
La salinité est d’environ 280 g de sel/litre et une température moyenne de 37° C.
La récolte journalière par œillet est de 50 kilos de gros sel en moyenne, elle se fait à l’aide d’un las (outil de récolte composé d’un manche de près de 5 m de long et à son extrémité d’une planche de plus de 1 m de long). La fleur de sel est cueillie à la surface de l’eau à l’aide d’une lousse à fleur (outil de récolte qui est composé d’un manche et d’une extrémité aux allures d’écumoire).